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Chapitre IV : Où l'on retrouve les vieilles branches

Le 13/04/13, par Mic.

Là cher lecteur, tu aurais du trouver le résumé de l'épisode précédent pour que tu n'aies pas à chercher dans les tréfonds de ta mémoire ce qui c'est produit avec la bande de Mortimer le Sram (essayant d'être) honnête et ses compagnons de route. Mais, comme je n'ai pas de mémoire moi non plus, je ne sais plus trop où j'en étais dans mon histoire. Il ne faut pas croire que l'on devient une instance narrative omnisciente comme ça, en claquant des doigts ! C'est un travail difficile qui demande beaucoup de qualités que je n'ai pas. Et comme mon nègre fait grève et que je sais pas cequ'il a écrit la dernière tois, je vais devoir improviser...

Mortimer et ses amis auraient pu noyer leur déception dans l'alcool. Lykhen Lesurviven leur avaient fait perdre beaucoup de temps avec son radotage sur l'île du Minotoror et son Dofus Pourpre. Ils avaient certes appris les techniques pour survivre dans le labyrinthe, mais ils n'avaient pas le niveau pour le tenter. Et surtout, ils n'avaient pas eu les renseignements capitaux qu'ils escomptaient comme l'emplacement du Dofus ou celui de Vil Smiss. D'humeur sombre, ils décidèrent d'aller s'aérer l'esprit en forêt et de casser du bois. Enfin, des Abraknydes...

***

Notre groupe de héros déambulait sans but à travers la forêt des Abraknydes. Ils étaient si déprimés par le temps perdu qu'ils n'avaient même pas la force de parler. Même pas Lirufec ! Et pourtant, il avait l'habitude de dire des polissonneries à défaut de les faire. Ils marchaient ainsi, la mort dans l'âme, en ne s'arrêtant que pour sortir les armes et trancher dans le vif des branches d'Abraknydes. Ils aimaient tous la Nature, mais ils appréciaient encore plus de la malmener afin de se passer les nerfs.

Au bout d'un moment, à force de faire des coupes sombres, ils en étaient arrivés à une certaine excitation un peu malsaine. Ils coupaient sans discontinuer. Coupe ! Un arbre en moins. Coupe ! Une branche en tranche. Coupe ! Et un Tronknyde sans nez !

Domy invoquait des Tofus pour qu'ils lui trouvent de nouvelles proies à écrabouiller. Lirufec courait après ses petites boules de plumes jaunes au cri strident. Lirufec courait après elle, juste à la bonne hauteur pour voir de temps en temps se soulever des pans de vêtements. Mortimer courait après eux, car il n'avait pas envie de se retrouver en tête à tête avec un Iop qui n'en avait pas. Quant à Kevihard, il courait car sa mère lui avait toujours dit que s'il ne savait pas quoi faire, il fallait toujours courir vers là où les autres courraient. Sa mère était une Féca et gardait les Bouftous dans la campagne d'Amakna. Elle avait extrait de ses longues journées de surveillance de troupeau tout un panel de dictons compatibles avec diverses situations : « Mets la charrue avant les Bouftous, il en ressortira toujours quelque chose (ou pas) », « À la queue leuleu, tous les Bouftous sont gris », « Par monts et par vaux, le Bouftou prend son pied en gambadant sur ses pattes ».

Ils s'enfonçaient de plus en plus profondément dans la forêt, lorsqu'ils tombèrent nez à nez avec Josette Taplane. Enfin, c'est une façon de parler, puisque Josette est une femme transformée en Abraknyde et fière de l'être. Fille est célèbre à travers tout Amakna pour ne pas parler la langue de bois malgré son apparence. Enlevée à ses parents et transformée en Abraknyde vers l'âge de 5 mois, elle avait été élevée par une famille de Tronknydes de la clairière de Liroye Merline. Depuis sa plus tendre enfance, elle défend la cause des honnêtes gens transformés en Abraknydes et qui l'assument.
» C'est seulement ainsi que l'on peut retrouver ses racines, affirme-t-elle à qui veut bien l'entendre. Donc, ne cassez pas du bois sur le dos des malheureux qui sont transformés en Abra ! »
— Tu parles de ces trucs mal fagotés qui n'en fichent pas une rame ? avait répliqué Kevlhard avant que les autres aient pu l'arrêter.

Bingo ! Pile poil ce qu'il ne fallait pas dire. Du coup, Josette en colère les a tous mordus. Et croyez-moi une petite vieille édentée qui mord ça fait mal. Même sous une forme abraknydienne. Du coup, nos quatre compagnons transformés en arbres se réfugièrent dans le donjon afin d'éviter les aventuriers en quête de combat. Ils avaient beau se dire qu'ainsi ils allaient prouver qu'ils étaient faits du bois dont on fait les héros, ils n'en menaient pas large.

Heureusement, Lirufec avait prié Silvosse de leur redonner leur forme originale. La transformation a juste pris un petit moment avant d'être effective. Il faut dire que le Protecteur de Flovor était plutôt du côté des végétaux. L'Eniripsa avait dû négocier longtemps avant de le convaincre. Une sombre histoire de semence que le lutin réserverait à la reproduction des arbres...

— Pfff ! le Iop, tu prononces encore un mot de travers et je t'égorge ! lança Mortimer furieux.
— Oh, ça va ! J'pouvais pas savoir, bougonna Kevlhard.
— C'est clair que ton Mot de Sacrifice m'a manqué, Lirufec ! dit Domy à l'Eniripsa toujours aussi libidineux. Elle avait beau fréquenter ses trois compagnons depuis plusieurs mois, elle n'arrivait toujours pas à s'habituer aux sous-entendus lubriques du lutin ailé. Elle le tenait toujours à une distance raisonnable, mais ne pouvait s'empêcher de le fréquenter. Une trousse médicale d'urgence sur pattes, ça ne se refuse pas !
— Mais je le sais bien ma petite ! Allez ! Vas-y ! Caresse donc mon lapino. Je sais qu'il t'a manqué, dit le lutin avec un clin d'oeil appuyé.

Le lapino en question s'appelait Cassegrain. C'est une créature que les Eniripsa invoquent grâce au Mot d'Amitié. Il sert de mini guérisseur de soutien. Le seul problème est qu'il a un air tellement stupide qu'on hésite à le toucher (voire à le regarder).
— Oui, oui... Mais, en attendant, pousse-toi de là que je mette une Frappe du Craqueleur sur l'Abra.
Depuis qu'elle pouvait se servir de ce sort, tout le monde restait à distance de Domy. Ce n'est pas qu'elle visait mal. Elle n'avait juste jamais appris à viser.

— Bonne idée l'Osa ! Ensuite je lance une Épée du Jugement. J'vais l'buter, j'vais le buter, jubila le Iop.
— Sauf s'il marche sur un de mes pièges avant, murmura le Sram.
Mortimer n'avait toujours pas digéré sa précédente transformation en arbre. C'était déjà difficile d'avoir une vie sociale avec son corps squelettique, alors si en plus il avait l'apparence d'une branche morte, ça n'allait pas arranger ses affaires. De plus, il devait toujours lutter contre sa nature profonde pour ne pas détrousser ses compagnons de route. Difficile d'être dans la Ligue des Repentants... L'honnêteté ?
Il n'y a rien de plus étranger à un Sram.

— De toute façon, il n'en a plus pour longtemps, poursuivit le Sram à voix haute. Avec mes dagues d'Elorie Entuwan, je vais le taillader jusqu'à ce qu'il crève !! Je vous ai dit qu'elles appartenaient à la Sramette la plus cruelle qu'Amakna ait jamais connu ?
Elle riait en massacrant ses adversaires.
— Oui, oui, tu nous l'as dit, il y a à peine dix minutes. On a failli oublier, ironisa Domy.

Entre l'espèce de nain concupiscent, le sac d'os ambulant et l'imbécile en armure, l'Osamodette se sentait bien seule. Il fallait vraiment être masochiste pour fréquenter une équipe pareille. Pendant ce temps, Kevlhard se rapprochait dangereusement de l'Osamodette en pensant lui prêter secours.

— Dégage ! hurlèrent en coeur les trois autres compagnons.

Le Iop n'avait visiblement pas suivi la conversation et s'était mis dans la zone de ciblage. Sans remords, elle fit tomber sur lui et l'Abraknyde une puissante Frappe du Craqueleur. Plus le temps passait, plus elle comprenait l'incompatibilité d'humeur des dieux Iop et Osamodas.

— Sombre crétin ! Tu ne peux pas faire attention aux stratégies des autres ? hurla la jeune fille en colère.
— Et toi ? Tu peux pas me dire quequ'chose que j'sais pas déjà ?! dit une voix de sous les décombres.

Pendant que Lirufec extirpait Kevlhard, Mortimer achevait l'Abra à moitié assommé.
— Eh ! Y a un truc là ! lança le Iop visiblement heureux de sa découverte.
Sous les morceaux de murs détruits par le sort de l'Osamodas, le guerrier avait trouvé un objet.
— Quoi donc ? Une autre boîte de conserve sans cervelle ? répliqua Domy.
— Non, un morceau de Dofus !

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